Petit voyage au pays du SP13, préampli développé par Stick Enterprise et Rane Corporation, avec la collaboration de Greg Howard
Après quelques années d’utilisation intensive, je postais ce matin un avis sur cette belle petite machine sur le site Audiofanzine.
Mais maintenant, pour vous et exclusivement pour vous, adhérents de l’AFSTG (bande de veinards), je vais me fendre d’un petit banc d’essai un peu plus détaillé qui j’espère vous fera craquer pour ce truc qui m’est devenu carrément indispensable (tiens, au fait... l’AFSTG peut vous le fournir à un prix défiant toute concurrence...).
Avant de commencer, je vais d’abord rendre à César ce qui lui appartient : la seule ressource éminemment valable que j’ai pu trouver sur le net concernant ce matériel est un article écrit par Glenn Poorman et que l’on peut trouver sur son site ou sur le site de Stick Enterprise. Je m’en suis d’ailleurs largement inspiré, mais en restant plus succinct cependant. En effet, la lecture de l’article de Glenn Poorman vous fera prendre conscience des multiples possibilités de cet engin, que je n’exploite d’ailleurs pas à fond, en tout cas pas comme lui le fait (je suis d’ailleurs incapable de comprendre son article à partir de la seconde moitié) !
Un peu d’histoire
Rane a développé le SP13 à partir d’un de leur préampli dédié aux guitares acoustiques, l’AP13. L’AP13 pouvait gérer et traiter deux signaux simultanément et indépendamment (micro et piezzo). Seul problème, les impédances des deux canaux étaient différentes. Aussi, sur les conseils avisés de Greg Howard qui utilisait depuis un certain temps l’AP13, Rane a procédé à un nivellement des impédances des deux canaux pour qu’elles soient identiques. Le SP13 était né. Et vue la demande de la part des joueurs de Stick, Rane a décidé de lancer une production en accordant la licence de distribution exclusive à Stick Enterprise !
Présentation des faces avant et arrière
Premier choc pour tout joueur de Stick : il n’y a qu’une seule entrée instrument sur ce rack. Fini les câbles double mono que tout le monde connaît. Maintenant, seul suffit un jack stéréo tout simple. Le signal qui parcourt celui-ci sera traité en interne par le SP13.
Un petit switch permet de choisir quel canal s’occupera du bloc mélodique et quel canal s’occupera du bloc basse. Deux petits potentiomètres assez difficiles d’accès, réglables avec un tournevis, permettent de régler au plus près le niveau d’entrée de l’instrument dans le SP13, ce qui est pratique car, du coup, ces réglages, faits une bonne fois pour toutes, n’auront pas tendance à bouger en cas de manipulations intempestives.
Les sorties, en face arrière, sont au nombre de 4 : deux XLR (une par canal) et deux jacks (idem). On peut les utiliser toutes ensemble, pour alimenter par exemple deux tranches de sono et, simultanément, deux amplis sur scène. Le niveau de sortie de chaque canal est réglable indépendamment là encore grâce à deux potentiomètres A et B.
Enfin, un petit bouton en face arrière permet d’envoyer l’intégralité des signaux A et B sur une seule sortie, en mono donc.
Chaque canal comprend un égaliseur 7 bandes, avec un panner et un contrôle de niveau. On peut donc gérer l’égalisation des deux canaux encore une fois indépendamment, ce qui est très pratique, d’autant plus qu’ils sont suffisamment efficaces pour obtenir d’entrée deux sons assez différents sur chacun des deux blocs. Personnellement, je creuse assez les médiums sur le bloc basse, alors que je booste les mediums sur le bloc mélodique pour avoir une sonorité plus jazzy.
La façon dont on utilise panner et level diffère selon qu’on utilise les inserts ou les send/return.
Les options de routage sont au nombre de deux :
Les sends envoient le signal d’un canal vers son multi-effet désigné après l’égaliseur mais avant les contrôles pan et niveau. Dans ce cas là, on peut contrôler la quantité de signal envoyée vers les multi-effets externes et faire ainsi la balance entre signal traité et signal non traité à partir du SP13.
Les jacks d’insert (stéréo d’un côté se séparant en deux mono) permettent, eux, d’envoyer la totalité du signal de chaque canal vers son multi-effet. Ce routage intervient après l’égaliseur, le panner et le contrôle de niveau. La balance entre signal traité et non traité est contrôlé à partir du multi-effet.
Enfin, une autre paire de connecteurs est présente en face arrière : le Expand In. Il permet de connecter une boîte à rythme, ou dans mon cas, un module synthé Roland de type GR20. Le signal provenant du GR20 est mixé en interne au Rane, sans aucun traitement par l’égaliseur pour être directement envoyé dans les sorties du SP13. En gros, le signal issu de cette connexion ne fait que passer pour être mixé au signal du Stick à proprement parler.
Enfin, le SP13 présente également deux petites options bien pratiques. Tout d’abord, une entrée qui permet d’y raccorder un accordeur que l’on peut laisser en permanence. Il est connecté aux deux canaux, avant que le signal ne soit routé vers les multi-effets, garantissant une intégrité du signal parfaite. Pour s’accorder en silence, un petit bouton de mute permet de le faire tranquillement.
Enfin, il présente également une sortie casque pour jouer en silence.
Mon avis
Ce truc est terrible, déjà et surtout en raison du son délivré qui respecte à fond la couleur spécifique du Stick et de ses micros : si vous jouez avec un son naturel, les égaliseurs de ce préampli vont vous permettre de travailler votre son et de booster votre signal, surtout si vous possédez un micro passif.
Si vous travaillez avec pas mal d’effets, ce rack est carrément indispensable. Dans mon cas, mes deux multi-effets sont connectés en face arrière, et j’y connecte également mon module synthé GR20. Plus de branchements à faire, tout est dans le rack, propre, nickel. Les niveaux sont réglés, donc j’arrive, je branche, je fais éventuellement deux trois corrections sur l’égaliseur ou les niveaux de sortie en fonction de l’endroit, et hop, je joue. Autre intérêt indispensable à mes yeux : la possibilité de switcher les sorties de stéréo à mono, bien pratique dans les endroits où seul un ampli est disponible.
Deux petits bémols cependant : l’alimentation, externe, utilise un connecteur RJ45. Je viens de le casser, et du coup, petite galère car, pour le réparer sans en commander un nouveau, il faut une pince à sertir...
Sinon, Rane aurait pu fournir un manuel un peu plus détaillé, notamment pour expliquer toutes les possibilités de connections. Heureusement, Glenn Poorman a pallié ce souci ;-)
Mis à part ces deux observations, le SP13 est un must, surtout que le prix est carrément attractif. Seul le prochain préampli/routeur développé par BassLab, toujours avec l’aide de Greg Howard, pourra lui faire de l’ombre. Peut-être même que j’en ferai une petite présentation si d’aventure il sort (ça fait bien deux ans qu’il est dans les fourneaux...).
Au risque de me répéter, et comme tous les accessoires estampillés Stick Enterprise, ce merveilleux petit outil est disponible auprès de l’AFSTG, à la condition que vous soyez adhérent de l’asso. Qu’on se le dise ;-)