Une heure avec Sylvain Bayol...
Stick et Léode chez Lazuli
par Bruno Ricard

Le concert où j’allais enfin voir le groupe Lazuli, le festival Prog’Sud 2005, n’eut pas lieu, suite à des feux de forêt qui avaient contraint EDF à couper les lignes haute-tension alimentant la région. L’interview a quand même eu lieu dans la salle de concert, alors qu’une bonne partie du public espérait encore l’apparition de la fée électricité...

Qu’à cela ne tienne, pour me faire une idée de ce que Lazuli vaut en concert, Sylvain m’a donné un exemplaire du DVD live du groupe, non commercialisé, qui leur sert de carte de visite pour démarcher les organisateurs de festival. Et à la vue de ce DVD, on comprend mieux pourquoi Lazuli enchaîne les passages radios et les dates sur des festivals parfois de premier plan (le Montreux Jazz festival, ça vous dit quelque chose ? ? ? Et le « ...they all came to Montreux... ta-ta-ta... ta-ta-tata-ta... » ? ? ?).

Ce DVD a été enregistré dans une salle montpelliéraine où le groupe a effectué une résidence pendant une semaine. Il a été enregistré dans des conditions de live, à la petite objection qu’il n’y a pas de public. Cette démarche me fait penser à la démarche d’un autre groupe français, SUP, qui avait sorti en 2001 un excellentissime CD live dans une salle...vide.

Ce DVD de Lazuli est de très bonne qualité : le son, l’image, les lumières sont très travaillés. Il me sera difficile d’émettre un avis objectif sur ce type de musique, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas du tout familier avec ce style. Mais j’ai par contre ressenti un mélange de clarté et d’obscurité dans cette musique : les riffs sont sombres, lourds et paradoxalement pleins de groove (certains passages m’ont fait penser à ce qu’avait pu proposer Peter Gabriel dans ses albums solos (il y a des tournes africaines vraiment bien foutues...). J’ai beaucoup apprécié l’univers distillé par les paroles. Bien que je connaisse très peu cet autre groupe français, j’ai pensé à Ange (au niveau des références, entre Peter Gabriel et Ange, il y a pire ;-). Enfin, la composition du groupe est assez inédite : guitare/voix, guitare, batterie/percussions, percussions/marimba, Stick et Léode, on a rarement fait plus original dans le domaine des musiques actuelles ! Pour ce qui est de la prestation de Sylvain Bayol, et bien, elle est irréprochable. Il a un rôle d’accompagnateur et non pas de soliste et fait tout simplement ce qu’il y a à faire pour servir la musique et les textes. Même si je n’ai jamais eu l’occasion de les voir en live, je vous recommande chaudement d’y aller : vous m’en direz des nouvelles !

Et maintenant, place à Lazuli et à son joueur de Stick, Sylvain Bayol.

Sylvain Bayol
La question habituelle : comment as tu découvert le Stick ?

Ah ! LA question habituelle. Et la réponse qui va avec : King Crimson, avec l’album Discipline ...

Quel âge as-tu ?

33 ans.

Tu l’as donc découvert après qu’il soit sorti...

Oui, bien que j’aie un frère, plus âgé que moi, qui écoutait ce genre de musique, qui ne m’intéressait pas, à l’époque... et puis un jour, ça m’a interpellé.

Et ton Stick, où l’as-tu trouvé ?

A l’époque, le magasin grenoblois Michel Musique en vendait.

Sur quel genre de Stick joues-tu ?

Mon premier était un carbone, que j’ai revendu, mais que je regrette malgré tout, car il avait un son très particulier. Maintenant, j’ai un Grand Stick, un 12 cordes en bois. Je crois que c’est du noyer... C’est possible ça ? Je me trompe peut être... Non, il est pas lourd... C’est pas du noyer alors (rires).

Et celui-ci, il est tel quel ou tu as fait des modifications, installé un capteur MIDI ou des choses de ce genre ?

Non, non, simple et naturel. Par contre, pour le côté "sur-mesure", j’ai commandé une Warr guitar qui devrait arriver bientôt.

Vraiment ? Quel modèle ?

Un modèle "custom". J’ai fait faire mon propre modèle en fait.

Ça doit être coûteux ...

Oui, et je n’ai pas encore fini de le payer. Mais, il est vraiment très spécial. J’ai demandé une partie basse acoustique fretless, il y aura 15 cordes dessus.

Tu vas jouer en tapping dessus ?

Les deux, je fais les deux sur le Stick.

Bon courage alors...

Merci... je pense même que je vais devoir le jouer assis, question de poids. Enfin, je verrais...

Et la réception est prévue pour quand ?

En fait, ça fait deux ans et demi que je l’ai commandé. Il y a eu beaucoup de problèmes, notamment avec les micros, des Bartolini. 3 sur 4 ne marchaient pas. Il a fallu les renvoyer. Il m’a écrit la semaine dernière en me disant que c’était bon cette fois.

Il y a très peu de joueurs de Warr en France...

Il y a eu Bernard Ros, qui jouait dans un groupe de musique progressive qui s’appelait Philarmonie, dans lequel jouait aussi un guitariste du nom de Frédéric L’Epée, qui joue sur guitare fretless.

Et le groupe tourne depuis quand ?

Depuis 1997. Et les choses commencent désormais à avancer.

Tu faisais quoi avant ?

A part faire un peu de tout (rires), j’ai joué surtout dans des formations jazz en tant que contrebassiste.

Tu es musicien professionnel ?

Non, je ne suis pas pro... J’aimerai, mais là, en ce moment, ce n’est pas possible.

Et au niveau de ce que vous écoutez dans le groupe... vos influences ? Toi d’abord et puis les autres aussi.

Moi, personnellement, je suis fan de Franck Zappa, quelqu’un qui a apporté beaucoup de choses à la musique. Sinon, j’écoute King Crimson, Yes, et d’autres choses encore.

C’est quand même axé progressif...

Non, non, du tout ! Je peux écouter du jazz, du funk comme du rock’n’roll... Mais depuis peu, car il y a eu une période où j’étais très sectaire. Je n’aimais pas grand chose et c’est Franck Zappa qui m’a ouvert les oreilles. Ses notes, elles m’ont fait prendre conscience que la musique, c’était tout, et non pas qu’un style de musique, que le rock’n’roll sur trois accords, ça pouvait être super aussi. Donc depuis, j’écoute pas mal de choses, j’ai pas mal de vinyles aussi, c’est une autre de mes passions.
Sinon, les influences du groupe sont vraiment diverses. Fred (marimba) est un passionné de Boulez, de musique contemporaine Bon, il aime autre aussi, hein... Sinon, en général, beaucoup d’entre nous aime Peter Gabriel, c’est quand même l’élément commun... Enfin, je dis peut être une bêtise... (rires). Ils vont me taper dessus les autres...

Et si tu devais rapprocher le style du groupe à un groupe déjà établi, ce serait quoi ?

On a vraiment du mal à se placer... Un jour, on nous a dit qu’on était inclassable...

Ca, c’est plutôt un compliment...

Oui, oui... On l’a pris comme un compliment, forcément ! Mais c’est vrai qu’on a du mal, vraiment... Bon, il y a toutes nos influences qui se rejoignent. Surtout, le principe, ça a été d’amener une originalité dans la façon de travailler. Parce qu’on a un studio en fait, et on s’est posé plein de questions pour essayer de ne pas faire comme tout le monde.

Le studio, c’est... ??

Le studio, c’est l’Abeille Rode, à côté d’Alès. C’est un studio assez réputé sur la région...

Oui, j’en ai entendu parler personnellement, mais je ne sais pas ce qu’il s’y passe, ce qu’il s’y produit, je ne sais pas si c’est axé sur un style de musique...

Ah non, du tout. Il y des jazzmen, des rockeurs, de tout. Il est géré par le chanteur et le joueur de Léode... Dans notre groupe, il y a quelque chose de très original, c’est la Léode, je sais pas si tu en as entendu parler...

Oui, mais si tu peux expliquer, ce n’est pas plus mal...

En fait, il a inventé un instrument... En fait, il a eu un accident de moto, il était guitariste. Il a perdu l’usage d’un bras et donc, il s’est retrouvé derrière un clavier, mais avec un main. Il ne retrouvait pas la sensation qu’il avait à la guitare. Et, un jour - c’est véridique - il a rêvé de cet instrument. Et le lendemain, il a fait des esquisses et s’est posé toutes les questions pour essayer de le réaliser. En fait, c’est un synthétiseur, mais on va dire que c’est plus comme un Stick. En fait, c’est un Stick, mais à la place des cordes, tu vas avoir des canaux sensitifs, et il glisse dessus. C’est fretless, comme une guitare basse...

Oui, on m’avait un peu expliqué le concept déjà... C’est André Pélat qui m’en avait un peu parlé... Mais ce musicien, il est ingénieur au départ ou quoi ? (rires)

Oui, il est musicien et ingénieur du son...

Mais il l’a fait tout seul, ça ?

Ah non non non. En fait, LAG guitares avait un département « innovation » et il a demandé à ces personnes de savoir si c’était possible. Ils se sont penchés sur l’histoire. C’est en fait Vincent Brouet qui est devenu un super copain, et il l’a réalisé. Et y’en a qu’une au monde...

Et alors, attends... Comment ça se passe au niveau de la technique pure ? Comment il fait ?

C’est du tapping quelque part... Il tape sa note sur le canal.

Il n’utilise qu’un bras donc ?

Oui, qu’une main. L’autre main lui sert pour les vibratos : un petit pavé en bas va lui faire les vibratos qu’on peut avoir sur une guitare, et vu, qu’il n’y a pas de cordes à tirer, il fait les vibratos avec ce pavé. Et donc, il tape dessus, c’est en quelque sorte du tapping, et il glisse sur ces canaux, ce qui fait que cela lui donne des possibilités incroyables.

Et donc, c’est comme une fretless ? S’il veut jouer des quarts de tons, il peut ?

Oui, il joue beaucoup de quarts de tons, il s’amuse dessus. Enfin, beaucoup, j’exagère mais il peut le faire, il le fait de temps en temps.

Je suis vraiment curieux d’entendre ça...

Ouais, ben je crois que ce soir, c’est raté... (rires)

J’imagine que, quand les gens voient un Stick et un instrument comme ça, ça accroche vachement le public, non ?

Ouais, je pense.

Je sais que quand tu joues du Stick, les gens sont vachement attirés par l’instrument, ils viennent naturellement discuter avec toi, c’est ce qui est sympa dans l’instrument d’ailleurs... Alors quand ils voient dans un groupe un instrument encore plus rare ou plus farfelu...

Ouais, c’est sûr d’autant plus qu’on a aussi les percussions qui ont rien à voir. Ce n’est pas une batterie. Yohann en fait a monté son set...

Yohann, c’est le batteur ?

Yohann, ce n’est pas le batteur, c’est le percussionniste...

Et il y a donc un batteur et un percussionniste ?

Euh, oui, en fait, il y a deux percussionnistes. Ils se partagent le boulot. Il y a du vibraphone, du marimba, des percussions...

Je ne connais pas le groupe personnellement, j’ai seulement vu les extraits vidéos sur le site, et j’imagine que ça doit être différent en concert... Déjà, il doit y avoir un aspect visuel très fort, j’imagine, je suis curieux de voir ça...
Et au fait, comment faites vous pour composer ?

C’est Dominique qui amène les accords et les paroles. C’est un peu lui le cerveau et ensuite nous dessus, on amène nos idées.

Et vous répétez souvent ?

Oui, toutes les semaines, les lundis et mardis.

Je suis allé sur le site, et j’ai un peu halluciné parce que j’ai l’impression qu’il y a pas mal de dates « importantes »...

Ouais, il y a le festival de Montreux en particulier...

Comment faites vous pour trouver ce genre de plans ? Vous avez un manager ?

Ouais, on a une production, on a un tourneur, on a une attachée de presse, des personnes qui nous aident... Ce n’est pas encore la gloire, mais voilà.

Dans le groupe, il y en a qui arrivent à vivre de votre musique ou pas encore ?

Il y a des intermittents du spectacle, mais bon, c’est la galère. C’est terrible...

Et vous savez combien vous avez vendu d’albums depuis le début ?

Le dernier, il vient juste de sortir nationalement, donc, pour l’instant, à mon avis, il n’y a pas beaucoup de ventes. Mais sinon, dans les concerts, on en vend pas mal. Mais le disque, à mon avis, est moins accrocheur que le DVD (NDLR : DVD promotionnel) On a fait un DVD qui n’est pas commercialisé, mais quand on envoie ça pour démarcher, ça marche beaucoup plus que l’album.

Et vous n’avez jamais essayé de bosser avec des types qui font de la palette graphique en live, des choses comme ça, avec un aspect visuel encore plus fort ?

Ben on aimerait bien, mais on n’a jamais eu de propositions. Même les musiques de films, c’est un truc qu’on aimerait beaucoup faire, mais, bon, voilà quoi... C’est pas dans l’activité en ce moment (rires).

...un petit retour sur le Stick... Au niveau de l’équipement, tu utilises quoi ? En ampli, par exemple ?

Alors, je vais te dire un truc : je suis pas du tout matériel. C’est Clo qui me gère tout ça.

Tu arrives, tu te branches et basta ? (rires)

Non, non, pas du tout, mais quand je fais un son, c’est lui qui me le fait... Là, franchement, je suis nul.

Et sur scène, pour les morceaux, tu utilises beaucoup de sons différents ?

Oui, pas mal.

Et est-ce que joues beaucoup en disto ?

Non, pas beaucoup. Je n’ai que deux morceaux où je joue en disto, et dans les aigus uniquement.

Et tu as quoi comme micros sur le Stick ?

...

Les vieux micros, le Stickup ?

...oui, je crois... Mon stick est de 1994, alors...

Et donc, tu n’as pas de problèmes d’interférences quand tu charges un côté d’effets et l’autre non ?

Oui, tout à fait. C’est le problème.

Et tu n’as pas d’astuce particulière pour gérer ça ?

Non, aucune (rires). En fait, je ne m’en suis jamais occupé (rires).

Et sinon, au niveau de l’amplification, c’est pareil ? Tu passes pas quoi ?

On joue tout au ear monitor. En fait, il n’y a aucun ampli sur scène (sourire...).

Délire !

Ouais, voilà l’histoire. On a un son très propre. Ca dérange certaines personnes, d’autres trouvent ça très bien. Après, c’est une question de goût.

Et le nom du groupe, il sort d’où ?

Et bien, Lazuli... Ben, c’est pas compliqué. En fait, on a tous les yeux bleus. Voilà (sourire). Non, c’est pas vrai (rires).

Je vois bien !

Non, non en fait, Lazuli, c’est le bleu, le côté méditerranéen. En fait, Lazuli, ça veut dire bleu, le lapis-lazuli, la pierre précieuse et voilà quoi...

Au niveau des paroles, il y a un concept ? Les chansons sont indépendantes entre elles ou il y a un fil conducteur, comme on le retrouve parfois dans le progressif ?

Non, les idées viennent de Domi... Mais en général, ça parle beaucoup de l’humanité, ses bon et mauvais travers.

Et avec le groupe, vous êtes arrivés à jouer en dehors des frontières ?

Oui, en Suisse. On y retourne, avec Montreux. Sinon c’est tout. Enfin, je crois.

Et dans les mois à venir, vous avez des dates dans le coin (NDLR : le Sud est de la France) ?

Alors, dans le coin, on joue avec Lavilliers dans le Larzac, le 8 août. Enfin, il n’y aura pas que Lavilliers, il y aura aussi Paris Combo.

Ah merde alors, je suis fan de Lavilliers !!!

Ah ouais, ben faut que tu viennes alors !

C’est un rassemblement altermondialiste ou quoi ?

Non, non, ça n’a rien à voir, c’est un festival.

Et tu l’as déjà vu Lavilliers, en concert ?

Ouais ouais, je suis fan aussi. Je suis très content de pouvoir le rencontrer. La veille, il y a Fishbone... Tu vois...

Waouh, Fishbone, je les ai vus il y a pas longtemps dans le coin !!! Tu connais Fishbone ?

Oui, j’adore aussi ! Mais je les ai jamais vu en concert... Enfin, si, mais à la télé...

(s’ensuit une discussion sur Fishbone et sur Lavilliers, une discussion de fans, quoi...)

Tiens, au fait, tu connais André Pélat, non ?

Oui !!! En fait, André, je l’ai connu... C’est pas compliqué. A l’époque où j’ai acheté mon premier Stick, je prenais des cours de contrebasse. Je lui ai dit que je venais d’acheter un Stick , et je savais comment ça se jouait, la technique, mais après, c’est plus compliqué que ça. Et il m’avait dit qu’il connaissait une personne, et c’était André.

Et il y a combien de temps ?

Ca doit faire presque 15 ans... et en fait, j’ai commencé à prendre des cours avec lui. Je me rappelle, j’étais dans ma petite voiture, en plein hiver, je me levais à 4h00 du matin pour aller jusqu’à chez lui, parce qu’il habitait à Salvetat sur ???... C’était vachement sympa. Et en fait, j’ai commencé à prendre des cours avec lui. Et c’est devenu un pote.

Et tu es toujours en contact avec lui ?

Non, en ce moment pas trop, mais je sais qu’il n’y a aucun problème, on se recontactera un jour c’est sûr !!!

Tu connais d’autres joueurs dans le coin ?

Dans le coin... euh (rires)...

A chaque fois que je parle de Montpellier, on me parle d’un gars qui joue sur la place de la Comédie...

Oui, bien sûr... Jean-Jacques Kotto... Lui s’était fait voler son Stick carbone à l’époque où je le voyais souvent. Sinon, je connais que lui. Après, j’en connais beaucoup de nom, des gens que j’ai croisés... D’ailleurs, j’ai une question à ce propos... Qu’est devenu M. Bédoucha ?

Et ben... Je me posais la question aussi... (rires). On a eu un message il y a pas très longtemps sur la boîte aux lettres de l’AFSTG, du style « vous inquiétez pas les gars, j’arrive » ou un truc comme « je prépare mon retour »... Ca doit faire un an et je le connais pas personnellement, mais c’est un peu grâce à lui que j’ai acheté mon premier Stick (s’ensuit un long monologue pour expliquer comment j’ai trouvé mon premier Stick...).

Ben moi, la première fois que je l’ai rencontré, c’était à un concert de King Crimson au zénith, en 1996, leur retour à 6, c’était terrible d’ailleurs... En fait, il était après le concert, à la sortie et il distribuait des tracts pour un festival, je sais plus pourquoi (NDLR : sûrement le festival du Stick de Montreuil...). Je lui ai dit : « hé, moi aussi, je joue du Stick ! - Ouais, c’est ça, tu fumes du Stick !!! » (rires). Et je l’avais trouvé très très sympa. Ensuite je l’ai eu au téléphone plein de fois. Lui avait des contacts dans le milieu, il a joué avec pas mal de monde et à chaque fois, je l’appelais pour lui demander des conseils. Et puis un jour, je l’ai appelé, et au numéro, il était plus là. Je l’avais vu à une émission, je sais plus... « Qui est qui », voilà !

Oui, moi aussi !!! J’avais halluciné !!! Je commençais le Stick en fait, j’allume la télé par hasard et je tombe sur ça... J’étais comme un fou, j’ai vite enregistré !!!

Ouais, c’était marrant !
Sinon, j’en connais d’autres. Je connais Thierry Carpentier, j’ai pris des cours avec lui aussi, quand j’étais à Paris (je suis monté deux ans à Paris, j’ai fait le CIM). A l’époque, j’avais mon Stick carbone encore, j’avais réussi à avoir son numéro. Je l’avais appelé et j’avais pris quelques cours avec lui. Mais bon, à l’époque, j’étais pas très bien dans ma tête et je crois qu’il a même pas souvenir de moi, en fait. Je crois, je suis pas sûr, mais... Tu le connais ?

Oui, la première fois que je l’ai rencontré, c’était à Allaire. Il est adorable ! L’année dernière, il avait suivi les cours avec nous, et ce qui était marrant, c’est qu’il ouvrait un soir pour la tête d’affiche. Il était venu avec son groupe, et ce qu’ils faisaient, c’était vraiment bien. Il a vraiment une approche différente de la plupart des autres joueurs de Stick.

Oui, je crois qu’il a fait un travail pour ne pas jouer comme tout le monde... Je sais qu’à une époque, il s’était retiré...

Ben déjà, il a un accordage différent de nous deux. Et puis, quand il joue en groupe, il est accompagné d’un batteur et d’un bassiste, et il se sert du Stick vraiment comme d’un pianiste de jazz, avec la main gauche qui fait des accords, la main droite qui chorusse... Et le style de musique, c’est un mélange de latin, de blues, de jazz, de cajun... C’est très chaud. En plus, il chante, c’est cool. L’année dernière, son concert en Bretagne, il y avait eu de très bons retours je crois bien, ça avait plu. Enfin, en tout cas, au niveau de l’approche, il a vraiment un style différent et reconnaissable.

Ben moi, je vais t’avouer, je suis pas dans le monde des joueurs de Stick... (rires)... Tu l’as remarqué, je suis pas quelqu’un qui veut faire parler de moi. L’instrument, je le prends pas comme une mine d’or, style on est pas beaucoup... Non, je ne suis pas comme ça, je le prends comme si je jouais de la basse ou de la guitare. Ca me plait de le jouer, mais voilà quoi... Ce n’est pas une critique pour les autres, hein, il n’y a aucun problème là-dessus ! Mais je suis dans mon monde avec ça. Tu vois, je ne suis pas un virtuose avec le Stick...

A la limite, on s’en fout, tant que tu fais les bonnes notes au bon moment...

Oui, bien sûr, mais en général, le Stick... Tu vois André, quand il joue à fond, t’es là devant... (rires)... c’est génial ! Mais moi, ce n’est pas du tout ça. Je me place dans le groupe, je fais les notes qu’il faut, c’est tout.

Et dans le groupe, tu fais que du Stick ou tu joues d’autres choses ?

Non, que du Stick. Des fois, je passe au marimba, mais c’est vraiment pour un morceau, voilà quoi...

Et tu ne fais pas de contrebasse dans Lazuli ?

Non, jamais non...

Et tu n’en feras jamais ?

Non, je ne pense pas. Je crois pas. Enfin, on ne peut jamais dire jamais, mais je pense pas.

Et à part ça, tu es quand même bassiste aussi, ou non ?

J’ai fait de la basse. En fait, j’ai commencé par la guitare. J’ai eu un groupe quand j’étais très jeune. J’ai vite abandonné et je suis passé à la basse. Après, la basse m’a amené sur le Stick.

Et quand tu vas recevoir ta Warr, tu vas lâcher le Stick ?

Je n’en ai aucune idée puisque le Stick sonnera peut être différemment en comparaison.

A mon avis, oui, ça sonnera pas pareil...

Donc, j’aurais peut être les deux. Franchement, je ne sais pas du tout. La Warr, en plus de ça, j’ai mis des piezzos, il est tout MIDI. Donc, je vais coupler tout ça avec un ordinateur, je vais pouvoir jouer avec des samples. Je vais faire ma cuisine avec.

Mais cet instrument, tu l’as commandé en vue de Lazuli ou c’est un délire perso ?

Je crois que c’est par rapport avec Lazuli. Parce que nous aimons beaucoup travailler le son...

Dominique à la Léode et Sylvain au Stick





Pour plus d’infos sur le groupe http://www.lazuli-music.com